Mairie de Nernier

Château de Nernier - Le Château au fil du temps
The Castle Through the Ages

Il subsiste peu de traces d'un château médiéval, même s’il est cité dans des textes du 12e.siècle[1]

En étudiant la mappe sarde de 1730, on peut visualiser l'emprise et l'importance de la propriété du château et des bâtiments annexes [2]. Au XIXe siècle, la construction ressemble à une grosse maison savoyarde de forme cubique, qui va être ensuite agrandie et modifiée  [3]. La propriété appartient à Marie-Véra de Leusse de Syon, qui, avec son mari Bruno, ambassadeur de France, [4] va entreprendre la transformation du château du XIXe. Pour se faire, ils font appel à l'architecte de renom international, Maurice Novarina ; il va leur proposer de couper la maison transversalement et de reconstruire la partie haute sous toiture, ainsi que les tours d'angles. Telle est encore sa conception aujourd’hui !

Parallèlement, l'intérieur de la maison a été modernisé avec l'installation :

  • - d'un chauffage à air pulsé
  • - l'ajout de salles de bain,
  • - la création d'une nouvelle cuisine.

Le château est entouré d’un parc à boisé, qui s'étend le long du lac, pieds dans l’eau sur 650 m de long. La propriété est une des plus grandes propriétés privées sur la rive sud du Léman. [5]

Few traces of a medieval castle remain, even though it is mentioned in texts from the 12th century. By studying the Sardinian map of 1730, one can visualize the extent and importance of the castle property and its annexed buildings. In the 19th century, the construction resembles a large Savoyard house with a cubic shape, which would later be enlarged and modified. The property belonged to Marie-Véra de Leusse de Syon, who, along with her husband Bruno, the French ambassador, undertook the transformation of the castle in the 19th century. To accomplish this, they enlisted the help of the internationally renowned architect Maurice Novarina; he proposed cutting the house transversely and reconstructing the upper section under a roof, as well as the corner towers. This is still its design today!


 

[1] - Château médiéval

Le nom d'un seigneur de Nernier apparaît pour la première fois dans les textes au XIIème siècle : un acte y est passé, confirmant donation faite à l'Abbaye de St Maurice d'Agaune (Valais). Cette donation est attestée l'année suivante et parmi les donateurs, se trouvent Pierre et Nicolas de Nernier.

Dès 1268, un conflit s'instaure entre les grands seigneurs locaux : les guerres delphino-savoyardes. Nernier, comme les châteaux et territoires voisins, évolue au gré des alliances et des échanges. Cette guerre prend fin au Traité de Paris en 1355, traité selon lequel le Dauphin du Viennois abandonne définitivement au Comte de Savoie, Genève, Gex, le Faucigny et tous les châteaux du Chablais
 

Selon Emile Vuarnet (1867-1963), membre de l'académie chablaisienne

"Le château fut bâti sur le même plan que Rovorée et Yvoire. D'un côté, le château proprement dit avec les habitations du seigneur, dépendances et donjon ; de l'autre, le village.

Comme à Yvoire, deux portes donnaient accès à l'intérieur, une au midi adossée à la tour, l'autre au couchant vers le lac (celle-ci n'existe plus mais une maison appelée "La pouterla" – la poterne – nous rappelle son emplacement probable). Entre ces 2 portes, les maisons du village sont élevées sur des murs très épais qui semblent être les derniers vestiges des remparts du château."

Différents bâtiments subsistent de nos jours, la tour à l'angle nord ouest une entrée supposée du château médiéval : porte double associant une porte cochère en arc légèrement surbaissé construit en molasse et une petite porte piétonne à linteau droit.

[2] - Croquis

 

[3] - Le château au fil du temps

Les actuels descendants du château de Nernier tirent leur origine de la famille Brotty, bourgeois de Thonon et originaire d'Italie. L'alliance avec la famille d'Antioche remonte au XVIè sc. Le nom de la famille Brotty d'Antioche s'éteint avec le dernier descendant masculin : Adhémar.

 

Alphonse de BROTTY comte d'Antioche, épouse Ferdinande Adilie de Hamal du Saint Empire

Adhémar de BROTTY, comte d'Antioche 1849-1884
& Marie Marguerite de TALLEYRAND-PERIGORD 1863-1890

Simone de BROTTY 1890-1922
& Robert CHAULIN, Baron Chaulin – militaire 1871-1948

Marie-Véra CHAULIN 1920-2014
& Bruno de LEUSSE  de SYON - Diplomate  1916-2009

Dominique de LEUSSE de SYON   et sa soeur Laurence

 

Lors d'un échange avec une journaliste, Dominique de LEUSSE raconte : " Elle appartenait à mon arrière-arrière grand-père, Monsieur Alphonse de Brotty d'Antioche, qui avait épousé une dame belge, Ferdinande Adilie de Hamal du Saint Empire. Mais la maison ne lui convenait peu, alors dans les années 1820 et 1830, elle en double la surface et y ajoute 4 grandes tours" (article message 2022)
 

[4] - Baron Bruno de Leusse de Syon 1916-2009

Né le 16 août 1916 à Vienne en Dauphiné
Fils d'André de Leusse de Syon, sans profession, et de Mme, née Lucie Combaudon. 
Marié  le 14 octobre 1947 à Mlle Marie-Vera Chaulin - 2 enf. : Dominique, Laurence
Licencié en droit

Carrière

  • - en poste à l’administration centrale (affaires économiques) (1945-48),
  • - Consul à Florence (1948-51),
  • - en poste à la division politique au haut-commissariat en Allemagne (1951-55),
  • - Deuxième conseiller à Bonn (1955-56),
  • - en poste au secrétariat général à l’administration centrale (1956-59),
  • - délégué dans les fonctions de Sous-directeur d’Europe (1959-61),
  • - Détaché auprès du ministère d’Etat chargé des Affaires algériennes (1961), il fait partie des négociateurs français participant à la mise au point et à la signature des accords d'Evian , le 18 décembre 1962. Accords résultants des négociations entre les parties de la République Française et du (GPRA) Gouvernement Provisoire de la République Algérienne afin de mettre fin à la guerre d'Algérie.
  • - Ministre-conseiller à Washington (1963-66),
  • - Directeur du cabinet de Maurice Couve de Murville (ministre des Affaires étrangères) (1966-68),
  • - Directeur du cabinet de Michel Debré (ministre des Affaires étrangères) (juin-juillet 1968),
  • - Directeur du cabinet de Maurice Couve de Murville (Premier Ministre) (1968-69),
  • - Directeur des affaires africaines et malgaches à l’administration centrale (1970-71),
  • - Ambassadeur en République arabe d’Egypte (1972-76),
  • - à Moscou (1976-79),
  • - élevé à la dignité d’Ambassadeur de France (1977),
  • - Secrétaire général au ministère des Affaires étrangères (1979-81).
     

Décoration : Commandeur de la Légion d’honneur, Grand officier de l’ordre national du Mérite, Croix de guerre 39-45. Admis à faire valoir ses droits à la retraite (1981) à l'âge de 65 ans, il prend le poste de Président de l'association des français de l'étranger. Élu maire à Nernier pendant 12 ans, il participe à la modernisation du village avec le "tout à l'égout", enfouissement des câbles électriques, antenne télévision, début de la fibre optique.