L'ACADEMIE ET LA MAISON SAINT-FRANCOIS
L'ACADEMIE
En 1820, il n’y avait aucune école à Nernier et donc, pas d’instruction publique. C’est l’abbé Favre qui se fit instituteur pour l’amour de son village et des lettres. Une quarantaine d’enfants de Nernier et des villages voisins répondirent à l’appel de l’abbé pour s’instruire. Cependant, comme aucun bâtiment n’était approprié, il décida de construire une école, projet insensé puisqu’il ne disposait pas de moyens financiers suffisants, ni même quotidiens, d’ailleurs ! Instituteur et élèves décidèrent alors de se retrousser les manches pour mener à bien ce projet fou.
L’abbé utilisait les moments de détente entre les classes pour transporter lui-même, aidé de ses élèves, le sable du lac et des pierres, qui étaient déposés à l’endroit où devait s’élever la nouvelle école.
Ce lourd travail achevé, un don de 3000 francs du Marquis Costa de Beauregard permit de terminer l’édifice en 1836. Ce bâtiment fut baptisé « l’Académie ». École réservée aux garçons, elle sera dirigée par les frères de la Sainte-Famille de Belley. (Institut religieux fondé en 1835 par le frère Gabriel Taborin, consacré à l'éducation de la jeunesse).
En 1833, la loi Guizot instaure un enseignement primaire public et gratuit pour les enfants des familles pauvres, marquant une étape importante pour tous en France. Cette loi va réglementer l’enseignement des niveaux de primaire, instituant la profession d’instituteur.
En 1847, le magistrat de la réforme des études approuve Jean-Marie Garciaz comme maître.
Puis, une évolution est en marche et, en 1852, Mademoiselle Rivollet accepte d'enseigner gratuitement la lecture, l'écriture, le calcul et la couture aux jeunes filles indigentes. Avec la Loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905, l’école devint laïque et mixte et impose la scolarisation de tous les enfants de Nernier. L’école à classe unique est instituée pour tous les enfants.
Vaille que vaille, cette école à classe unique perdurera, bénéficiant même d’un nouveau bâtiment, sorte de chalet composé de bois et de béton. L’école fonctionnera jusqu’au début de la décennie 80, avant d’être désaffectée, faute d’instituteurs nommés par le ministère. C’était l’époque des regroupements pédagogiques, visant à supprimer les écoles à classe unique, comme celle de la commune. C’est ainsi qu’un rapprochement entre les communes de Nernier et Messery conduisit à la création d'un SIVOM (syndicat intercommunal à vocation multiple),au début des années 80, englobant le terrain de football commun en plus de l’école puis, d'un SIVU en 2024. Parallèlement, l’école a été rasée en 2024, devenue dangereuse compte-tenu de sa vétusté.
En revanche, le bâtiment ancien, construit par l’abbé Favre, existe toujours à l’entrée du village, cette haute bâtisse en pierres qui surplombe le village. Après avoir été l’école laïque, puis une agence de La Poste jusqu'en 1972 et, la mairie au 1er étage, c’est, aujourd'hui, un bâtiment communal. Il héberge , notamment, le bureau d’informations touristiques saisonnier (le BIT) durant l’été, au rez-de-chaussée
LA MAISON ST FRANCOIS

L'abbé FAVRE, avant-gardiste, favorable à l'éducation des filles, entreprend la construction d’une autre école appelée « Maison St François », à proximité de l’Académie.
En 1849, trois religieuses de Saint-Joseph d’Annecy (1833 - Congrégation apostolique consacrée au service du « Cher prochain ») vinrent s’y installer pour enseigner "l’art du ménage" aux jeunes filles. Le rez-de-chaussée de cette maison de trois niveaux, comportait une cuisine, un réfectoire et une cave ; au 1er étage, chambres et dortoirs complétaient l’ensemble tandis qu’au 2ème étage, le grenier occupait tout l’espace, sur une superficie de 300 m2. A proximité, les sœurs avaient installé un poulailler et créé un jardin potager.
Peu avant la guerre de 1939/1945, l'école fut fermée, les sœurs de St Joseph se regroupant à Annecy.
Construite sur un terrain de la famille d’Antioche, châtelains de Nernier, la bâtisse devint un presbytère appartenant à la paroisse puis, fut louée à des particuliers et enfin, vendue aux actuels occupants.
